Environnement : L’Institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions s’exporte

De nombreuses collectivités en France souhaitent créer leur propre centre d’étude dédié à l’environnement à l’exemple de l’Institut écocitoyen créé à Fos-sur-Mer en 2010.

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Depuis plusieurs mois, Philippe Chamaret, directeur de l’Institut écocitoyen sillonne la France et va à la rencontre d’associations ou de collectivités. Toutes souhaitent avoir leur propre institut en s’appuyant sur l’expertise du centre de recherche fosséen pour en savoir plus sur les effets des pollutions sur la santé et mieux évaluer les conséquences sur l’environnement des activités industrielles. 

Des projets partout en France

Ainsi, l’Institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions (IECP) intervient à la demande de la Communauté de communes du Pays du Mont-Blanc, pour conseiller et animer le comité consultatif du territoire de la Vallée de l’Arve. Les transports, le traitement des déchets, la gestion des espaces naturels sont au centre des discussions. Une assemblée générale constitutive d’un institut écocitoyen est programmée en septembre. L’IECP est également missionné dans le secteur de Sainte-Pazanne, entre Nantes et Pornic par le Collectif stop aux cancers de nos enfants, sur un territoire qui a connu ces dernières années un excès de cancers pédiatriques, dont les causes sont encore inconnues aujourd’hui. Sur place, la création d’un institut citoyen de recherche et de prévention en santé environnementale a été acté le 26 avril dernier. Dans l’Aude, un Institut écocitoyen, sur le modèle de celui de Fos-sur-Mer, devrait aussi bientôt voir le jour, avec le soutien du département, avec des sujets comme la présence d’une usine de traitement de l’uranium pour en faire un combustible nucléaire ou encore l’utilisation de pesticides sur les terres viticoles soulèvent de nombreuses inquiétudes.

Suite à l’accident de Lubrizol en 2019, la ville de Rouen et certains habitants de l’aire métropolitaine se mobilisent pour disposer des données pertinentes sur les conséquences des rejets polluants. En avril dernier, l’IECP s’est associé avec la métropole du Grand Lyon pour lancer une étude d’imprégnation humaine de grande envergure, afin de connaître l’étendue des pollutions aux PFAS constatées dans la vallée de la chimie. Des travaux seront également conduits dans la région de Fos-Berre pour fournir des points de comparaisons essentiels entre différents types de territoires. L’Institut écocitoyen a aussi des contacts avec des collectifs ou collectivités basés à Strasbourg, Montreuil, Dunkerque, dans les calanques de Marseille, sans oublier ce partenariat scientifique existant avec l’université d’Arlon en Belgique. Preuve que le modèle novateur de l’IECP créé il y a plus de 10 ans fait aujourd’hui des émules.

Un modèle unique en France

Depuis 2010, l’Institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions, créé par les élus de Fos-sur-Mer et du SAN Ouest Provence, en réponse aux attentes des associations de défense de l’environnement, réalise des études sur les polluants contenus dans le sol, l’air, la mer ou l’organisme humain. Il dispose de son propre laboratoire ainsi que d’une plateforme de recherche sur les particules ultrafines, sans oublier une station mobile pour réaliser différentes mesures sur le terrain en cas d’événement accidentel. Il organise également des actions de surveillance et de protection de l’environnement. Des missions menées en collaboration étroite avec les citoyens. Aux côtés des scientifiques de l’IECP, l’Observatoire citoyen de l’environnement, fruit d’un partenariat avec le ministère de l’Environnement, regroupe, en effet, une centaine de bénévoles, mobilisés au quotidien, auprès de l’association, pour la mise en œuvre des différentes études. Plus largement, de nombreux partenaires, chercheurs, universitaires ou encore médecins généralistes participent aux travaux de l’IECP au sein du conseil scientifique. Pour Philippe Chamaret : « ce travail en commun alliant rigueur scientifique et participation des habitants nous permet d’avoir une expertise locale et indépendante, très importante pour ensuite discuter avec les industriels et les services de l’État. »