Il y a un an, des plongeurs de la société montpelliéraine Écocéan immergeaient, pour le compte de la Municipalité, 25 biohuts, dans les eaux du port. Ces caissons contenant des coquilles d’huîtres, placés à proximité des quais et des digues, permettent aux poissons juvéniles de s’abriter, de se nourrir de phytoplanctons, et de se protéger des prédateurs. Ce dispositif s’inscrit dans une démarche de sauvegarde et de restauration de la biodiversité marine, impulsée par l’organisme de surveillance Respire RESeau, auquel Fos-sur-Mer adhère depuis 2021: ” Après un an, nous pouvons observer une évolution et une recolonisation des espèces, assure Wafa Hechaichi, ingénieure en environnement marin et développement durable, responsable de ce projet, au sein de la Ville. Les coquilles se recouvrent d’algues et cela nourrit les poissons. De plus, le maillage des cages est adapté à leur taille, ce qui évite l’accès aux poissons adultes.”
Autre pan de ce dispositif, l’information auprès du public, notamment les plus jeunes. Une cinquantaine d’enfants inscrits au Centre aéré ont découvert le “pourquoi du comment” de ces biohuts : « Certains poissons sont devenus rares parce qu’ils sont trop pêchés, leur explique Anaëlle Grosbois, responsable de la sensibilisation pour Écocéan. Il y a le mérou, le gobie. On ne peut plus les capturer, il faut les laisser tranquilles. » L’intervention est ludique. On apprend avec des quiz, un tableau magnétique où l’on place des magnets portant sur les écosystèmes. Les enfants ont pu se mettre dans la peau, enfin dans les écailles, d’un bébé poisson et s’imaginer évoluer dans la mer et ce, grâce à l’installation d’un jeu de plateau géant posé à même le quai. L’idée est de sonder leurs connaissances sur le milieu marin et la biodiversité, et ainsi attirer leur attention sur leur fragilité causée par la pression humaine : « Le jeu permet de prendre conscience des enjeux, ajoute Anaëlle Grosbois. C’est un moment d’éducation. On remarque qu’ils connaissent les espèces tropicales, tel que le poisson clown, mais pas forcément celles que l’on trouve ici. » Yasmine a neuf ans: “On apprend des choses sur les poissons. J’ai entendu plein de mots, des termes que je ne connaissais pas. Si maintenant je les entends, je saurai de quoi on parle.” Lily, elle, a retenu qu’il est impératif de préserver leur habitat: ” Il y a des plantes aquatiques qui sont importantes pour eux, qui leur apportent de l’oxygène, comme la posidonie. Ce n’est pas compliqué à comprendre.”
Devenus adultes, les poissons partiront au large, dans le Golfe de Fos. La Ville de Fos-sur-Mer élabore un second projet complémentaire au premier: la création de récifs artificiels: “ C’est un projet écologique qui a pour objectif de protéger l’écosystème coralligène et l’herbier de posidonie, détaille Wafa Hechaichi. On a la chance d’avoir une belle réserve, vaste de 80 hectares. Malheureusement, on constate que cette herbe marine souffre et régresse. Ces récifs limiteront les pressions exercées sur elle, notamment celles des mouillages de bateaux. Il pourra ainsi se régénérer. “ Ces récifs artificiels seront implantés dans le courant du premier semestre 2026.