C'était l'évènement (tragique) de la semaine dernière, le requin sur la plage du Cavaou. Nous avons été alerté de la présence d'un requin mercredi matin très près des rives fosséennes, avant que certains internautes nous apprennent que celui-ci s'était tragiquement échoué sur la plage. Comme vous, cette évènement inhabituel nous a émus, jusqu'à nous interroger : Que faire et qui contacter si cela venait à se reproduire ?

 

L'association "Ailerons" s'est manifestée pour nous en dire plus à propos de ce spécimen : "Il s’agissait donc d’un requin peau bleue (Prionace glauca) mâle de 2m. L’espèce peut atteindre près de 4 m. Elle se nourrit principalement de petits poissons et de céphalopodes comme les calmars. Malheureusement de tels reproducteurs se font rares. Le requin bleu est même classé en danger critique d’extinction (CR) en Mediterranée d’après la dernière évaluation de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature.  Il s’agit du pire statut de conservation pour une espèce vivante."

L'association "Ailerons" nous donne également la marche à suivre si un tel évènement venait à se renouveler : "En cas de nouvelles observations, n’hésitez pas à contacter l’association Ailerons via son site web www.asso-ailerons.fr ou sur le groupe Facebook "Requins et raies de Méditerranée française" https://www.facebook.com/groups/2141652949462180. Les données seront ainsi intégrées dans les analyses de l’observatoire participatif pour ces espèces et serviront aux scientifiques à mieux les connaitre."

 

Dans le même temps, Tatiana André, étudiante fosséenne en archéoichtyologie médiévale à l'université d'Aix-Marseille nous contacte pour une demande étonnante, récupérer la dépouille et analyser les ossements : "(ces ossements) permettent de compléter ma collection d'anatomie comparée visible au Laboratoire d'archéologie médiévale et moderne en méditerranée et de pouvoir vérifier si les os de requin retrouvés lors des fouilles du Château de l'Hauture que j'étudie appartiendraient à cette espèce".

Elle obtiendra gain de cause, comme vous pouvez le voir dans l'édition du 19/20 Provence-Alpes de vendredi 8 janvier (à partir de 16min48) : JT 19/20 Provence-Alpes - France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur (francetvinfo.fr)

 

 

L'autopsie réalisée par Camille CARREL étudiante en biologie à Luminy (Aix-Marseille université), nous en apprend d'avantage sur le requin : "On estime son âge à 5 ans, il mesure 2m50 et s'est échoué sur la  plage de Cavaou à Fos-sur-Mer. D'apparence intacte, il a été autopsié à même le sable. L'impressionnant squale serait mort d'une hémorragie interne. (…) Cette espèce n'est pas agressive avec l'homme. Elle est tellement rare qu'elle est menacée d'extinction dans la région."

Effectivement, cette espèce n'est pas agressive et dangereuse pour l'homme, comme la plupart des requins vivant en méditerranée. Ces requins restent en surface car ils sont très sensibles à la température de l'eau et au soleil. Ils viennent dans les eaux côtières pour chercher de la nourriture ou donner naissance. En l'occurrence, Le requin bleu est opportuniste, il est attiré par les rejets de nourriture. 

Alors, pour éviter de croiser un requin, ne jetez pas de nourriture et déchets (on en profite pour vous le rappeler...), et pour garder de la compassion pour ce poisson, évitez le visionnage du film "Les dents de la mer" et de ses mâchoires en carton pate.