« C’est l’école d’aujourd’hui et l’école du futur ! », lance en introduction Virginie Rosier, enseignante de CM2 à l’école élémentaire Gilbert-Del Corso. Derrière elle, l’un des dix Tableaux numériques interactifs (TNI) qui équipent depuis la dernière rentrée deux classes dans chaque groupe scolaire de la ville. Et face à elle, une classe bien inhabituelle : le maire, René Raimondi, et une partie des élus du Conseil municipal !

Ils sont venus aujourd’hui se rendre compte de leurs propres yeux, en situation, de tous les bénéfices pédagogiques que permet cet outil révolutionnaire. La professeure des écoles commence par une leçon d’anglais : elle montre comment, à l’aide du doigt, on déplace les étiquettes pour nommer différents objets représentés sur un dessin. Zéro faute pour le petit Jean Hetsch, Premier adjoint appelé au tableau pour faire l’exercice ! Elle fait ensuite apparaître une vidéo, la déplace à volonté pour qu’elle prenne la totalité de l’écran ou seulement une partie, laissant la place à la leçon écrite, et déclenche la séquence filmée. La voix off et son accent parfait, so british, emplit la classe. La façon dont la jeune femme manipule le TNI, avec d’amples et alertes gestes des deux mains, force l’admiration. « On se croirait dans un film de science-fiction ! », s’exclame René Raimondi. « Les enfants sont dans de meilleures conditions pour s’intéresser au contenu qu’on va leur apporter », explique Virginie Rosier. Elle passe ensuite à la géographie et montre comment elle part d’une vue aérienne de la région de Fos-sur-Mer pour arriver à la carte où s’affiche le nom des localités. « On utilise le TNI tous les jours, à longueur de journée », commente-t-elle. Sans cacher qu’elle passe aussi une bonne partie de ses soirées pour s’approprier l’outil, ce qui explique sa dextérité. « Et qu’en pensent vos collègues ? », interroge le maire. « La dynamique est en place sur notre école, les TNI donnent envie à nos collègues », répond-elle.

Comment les plus petits réagissent-ils face à cette nouvelle façon d’acquérir les premiers savoirs ? Sylvie Koetzel, enseignante de CP, ne tarit pas d’éloges : « C’est ludique pour eux, on arrive à les garder concentrés plus longtemps. Et il y a un bénéfice très important pour les élèves en difficulté. On a aussi une grande réactivité : quand on veut montrer une image, par exemple pour illustrer un mot que les élèves ne connaissent pas, on la cherche sur Internet et on peut l’afficher tout de suite. Et puis, en classe, on gagne du temps, on travaille plus vite. »

Place ensuite à la démonstration des tablettes, qui seront mises à disposition de tous les CM2 de la ville, dans le cadre de l’opération « Ordina Fos », aux alentours du 10 janvier. Ils travailleront avec en classe, avant d’avoir le droit de les emporter chez eux à la fin de l’année. C’est l’occasion pour nos écoliers d’un jour de manipuler clavier et stylet, pour s’essayer à l’exercice proposé par l’institutrice. Les élus municipaux sont vite convaincus par les possibilités de l’outil numérique et ce qu’il apporte comme progrès pédagogique. « Je vais vous donner un scoop, conclut René Raimondi. Nous sommes en pleine période budgétaire et nous avons décidé, plutôt que de n’ajouter que deux TNI par groupe scolaire l’année prochaine, comme nous l’avions prévu au départ, d’équiper la totalité des classes élémentaires de toute la ville à la rentrée prochaine. » À moins que des lenteurs administratives ou des problèmes d’approvisionnement ne se mêlent de contrarier l’objectif… Mais quoi qu’il en soit, une chose est sûre : le numérique a le vent en poupe dans les écoles fosséennes.