« Suite aux nombreuses études réalisées sur le territoire de Fos-sur-Mer et Port-Saint-Louis-du-Rhône, qui démontrent que ses habitants sont atteints de pathologies dues à la pollution, nous avons décidé d’agir en justice ». Par ces mots, Daniel Moutet, président de l’Association de défense et de protection du littoral du golfe de Fos (ADPLGF), a ouvert la réunion publique, qui s’est tenu mercredi 17 octobre à la Maison de la mer de Fos-sur-Mer, face à un public nombreux, réunissant habitants et membres de différentes associations du pourtour de l’étang de Berre.
Julie Andreu, du cabinet Teissonnière Topaloff Lafforgue Andreu et Associés, a été mandatée par l’association pour porter le dossier devant le pénal. Lors de la réunion publique, l’avocate a confirmé « qu’il y a matière à déposer plainte. A l’étude de nombreux dossiers fournis par la préfecture des Bouches-du-Rhône, nous avons remarqué que plusieurs industriels ne respectent pas les normes existantes et qu’il y a une absence de réponses des pouvoirs publics ». La plainte de mise en danger délibérée d’autrui sera déposée contre X. « Nous ne visons, ni citons personne. Nous demandons à la Justice de faire la vérité sur la pollution dont est victime la ville de Fos-sur-Mer et ses conséquences, tout en reconnaissant la responsabilité pénale de certains personnages publics. Nous ne réclamons pas la fermeture des industries ; nous voulons que ces industriels soient condamnés à respecter la norme existante, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, afin que les Fosséens connaissent une amélioration de leur qualité de vie ».
Des personnes morales ont d’ores et déjà fait part de leur engagement auprès de l’ADPLGF : l’Association de Défense des Victimes de Maladies Professionnelles de l'ouest de l'Etang de Berre (ADEVIMAP) et le syndicat CFDT Metaux de Fos se sont déclarés ; la Fédération d’action régionale pour l’environnement – FARE Sud est en réflexion. Comme d’autres associations de plusieurs communes du pourtour de l’étang de Berre.
René Raimondi, maire de Fos-sur-Mer, a confirmé son engagement individuel en tant que citoyen fosséen. Et annoncé celui de plusieurs élus du conseil municipal. Pour autant, le maire a reconnu qu’il n’était pas question de déclarer la guerre aux industriels. « Je continue à promouvoir l’existence de l’industrie en France. C’est une réalité qui s’impose à nous, qui fournit des emplois à nos enfants. Néanmoins il faut rappeler à ceux qui sont responsables – les industriels, les services de l’État – que la loi doit être respectée. Je veux que celui qui signe une autorisation d’exploitation sache qu’il engage sa responsabilité personnelle ».
Daniel Moutet invite toute personne à se joindre à l’action en justice de l’ADPLGF en joignant sa plainte à celle de l’association, en sachant que l’association prend à sa charge tous les frais de justice. La plaine contre X pour sera déposée au parquet d’Aix-en-Provence le vendredi 9 novembre à 15h. L’association met un bus à disposition ce jour-là pour que des Fosséens soient présents devant le tribunal.
Pour s’engager aux côtés de l’ADPLGF
L’association tient à disposition de toute personne – physique ou morale – des formulaires de dépôt de plainte. Il est possible de les retirer, jusqu’au 5 novembre 2018, auprès du bureau de l’association, du lundi au vendredi de 8h30 à 12h, ou en les téléchargeant sur : www.stop-pollution.fr